Partenariats entreprises-ONG : une voie constructive pour concilier compétitivité et responsabilité sociale et environnementale

La « stratégie de Lisbonne » est un véritable défi pour l’Europe. Comment parvenir à concilier compétitivité, exigences environnementales et protection sociale dans un contexte de mondialisation ? Pour y répondre, les institutions européennes ont misé sur l’innovation. Cette dernière, considérée comme un moteur de la croissance économique, pourrait permettre de créer des emplois, tout en limitant l’impact environnemental des entreprises. Mais la réalisation de cet objectif se heurte à de nombreuses difficultés.

Le financement de l’innovation demeure essentiellement national, malgré les politiques européennes environnementales. Cela rend difficile l’harmonisation des modèles sociaux propres à chaque pays, qui exercent une forte influence sur l’innovation. De plus, les institutions européennes ont une influence inégale sur l’innovation, l’emploi et l’environnement. Cette situation complique davantage l’élaboration d’une politique commune en matière d’innovation.

Face à ces difficultés, les ONG, les consommateurs et les investisseurs ont un rôle important à jouer. Ils peuvent influencer les entreprises à adopter des pratiques plus responsables sur le plan social et environnemental. Les ONG ont développé une expertise accrue et des réseaux internationaux, qui leur permettent d’exercer une forte influence sur les comportements des entreprises. Les campagnes qu’elles lancent contre les pratiques douteuses des entreprises peuvent avoir un impact considérable sur leur réputation et leurs résultats financiers.

Les entreprises ont donc tout intérêt à développer des partenariats constructifs avec les ONG. Cette concertation peut leur permettre de mieux comprendre les enjeux sociaux et environnementaux, et de mettre en place des pratiques plus responsables. Toutefois, il est important de noter que ces partenariats peuvent présenter des risques, comme le montre l’exemple du divorce de Casino avec Amnesty France. Les entreprises doivent donc être prudentes dans le choix de leurs partenaires et veiller à respecter leurs engagements.

La réalisation de la « stratégie de Lisbonne » nécessite donc, une approche globale qui prenne en compte les enjeux économiques, environnementaux et sociaux. Les institutions européennes doivent renforcer leur influence en matière d’innovation, tout en développant des partenariats constructifs avec les ONG. Les entreprises, de leur côté, doivent prendre conscience des enjeux environnementaux et sociaux et adopter des pratiques plus responsables. Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons relever le défi de la quadrature du cercle en Europe.